Cette histoire est celle d’un corps, celui de l’artiste, qui, dès sa création, a suivi une voie à contre-courant. Ses cellules agissent à leur guise, rejetant la symétrie. Ce corps abrite de nombreuses cellules rebelles de cette nature. Les traces de vie qui habitent ce corps sont gravées dans la mémoire de l’artiste, façonnant qui elle est aujourd'hui. Si le passage du temps l’a déchiré et reconstruit, il a su refaire surface à chaque fois. Que ce soit en tant que femme, épouse, mère ou artiste, Hosseini ne cesse de découvrir les capacités de ce corps qui porte en lui l'empreinte du temps, des expériences et des émotions.
Actuellement, l’artiste utilise son corps comme une matrice, explorant comment l’acte performatif et tactile d’imprimer ce corps peut transmettre les qualités haptiques du contact de la peau avec le papier. Grâce à ce processus d’impression et à l’exploration de la visualité haptique, elle entame une relation plus profonde avec son corps. Ces impressions se sont révélées thérapeutiques, transformant le lien qu’elle entretient avec lui. Elle ressent à nouveau ce corps, autrefois caché, engourdi et même oublié sous le poids du regard social et des récits tragiques souvent attribués aux corps handicapés.
Zahra Hosseini est une artiste multidisciplinaire iranienne handicapée basée à Tiohtià:ke/Montréal. Elle termine actuellement une maîtrise en beaux-arts, spécialisation en gravure, à l’Université Concordia. Sa pratique artistique englobe la gravure, la sculpture, la fabrication de livres et la performance. Zahra est titulaire d’un baccalauréat en peinture de l’Université d’art et d’architecture Azad de Téhéran. Son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives à Tiohtià:ke/Montréal, Vancouver et Téhéran. Elle a reçu plusieurs distinctions, dont la bourse Glay Sperling et le prix d’excellence de l’Université Concordia pour les frais de scolarité internationaux. Elle présentera une exposition individuelle à la Tangled Art Gallery de Toronto au printemps 2026.