Influencée par son parcours en danse, Camille Lescarbeau développe sa pratique autour du processus laborieux et physique du papier fait à la main. Sa vision romantique de la matière, dont elle souhaite prendre soin, guide sa démarche. Les discours féministes de l’histoire de l’art l’ayant menée à rejeter la hiérarchisation entre art et artisanat, Lescarbeau habite fièrement une posture d’artiste-artisane écoféministe. Pour elle, œuvrer en textile lui permet de faire partie de l’histoire du monde et de connecter avec ses ancêtres. Ainsi, elle alterne entre le rapiècement de chaussettes, l’installation, la poésie et une pratique du papier au croisement de la peinture et de la sculpture. 


Guidée par des valeurs écoresponsables, Lescarbeau travaille uniquement à partir de matières et d’objets récupérés. Ceci l’a amenée à faire du papier à partir de déchets issus de son quotidien et de sa pratique artistique. Fragiles et précieux, les papiers qui découlent de ces expérimentations lui permettent de réfléchir sa relation au monde matériel, à ses potentiels infinis, mais surtout, au soin qu’il est nécessaire de lui porter.



Camille Lescarbeau est une artiste-artisane écoféministe basée à Montréal. Elle détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM et un baccalauréat en arts visuels de l’Université Concordia. Elle a co-fondé l’atelier de papier de l’UQAM et partage régulièrement ses recherches à travers des expositions, ateliers et conférences au Québec. Lescarbeau prépare plusieurs projets pour 2024, dont des expositions individuelles à Regart (Lévis) et à L’Espace Pierre-Debain (Gatineau), suivies de résidences à la Biennale de Sculpture de Saint-Jean-Port-Joli et à la Fondation NARS (New York).