Dans un monde caractérisé par la présence croissante des représentations aseptisées, Edson Niebla Rogil s’intéresse aux images de piètre qualité, aux vidéos pixélisées et aux textes bruts, qui sont pour lui des outils de remise en question de l’hégémonie institutionnelle. Dans un contexte où l’on supprime les émotions négatives et l’on cache les images dérangeantes, Edson Niebla Rogil affirme qu’oublier l’inévitabilité de la souffrance a pour effet de nous couper de notre humanité. Dans sa pratique artistique, il met en évidence la douleur inhérente à l’existence humaine. Il s’intéresse de plus en plus aux instincts primaux d’Éros et de Thanatos, en exposant les côtés sombres de la psychologie humaine et en présentant Internet comme un lieu où s’agite notre inconscient collectif. Selon lui, le grotesque n’est pas l’antithèse de la beauté, mais plutôt son complément, et agit comme un révélateur des dessous des normes esthétiques. Concrètement, il procède à un archivage numérique en récupérant des images, des vidéos et des textes viraux présentant tous des connotations sombres, violentes ou sexuelles. Il considère le remixage comme une pratique culturelle fondamentale dans la société contemporaine et cherche à créer des œuvres en ayant essentiellement recours à des techniques de postproduction.

 


Edson Niebla Rogil est un artiste visuel établi à Montréal. Il s’exprime par la photographie, la vidéo et l’art numérique. Récemment, il a participé à une exposition collective à la Maison de la culture Janine-Sutto, commissariée par Chih-Chien Wang. Conjointement avec Dayana Matasheva, il a organisé et commissarié l’année dernière une exposition de groupe intitulée yea I made it up, yea it’s real. Il est titulaire d’un baccalauréat avec double majeure en production cinématographique et en photographie de l’Université Concordia.