Partant du document photographique, Pedro Barbáchano interroge le document historique. Au moyen de la photographie et de divers processus numériques, il matérialise des images et propose des méthodes expérimentales afin de mettre en lumière des histoires cachées et des corps invisibles. À partir de son expérience vécue, l’Espagne, l’Égypte et le Canada agissent en tant que points cardinaux. Les musées et les sites culturels occupent une place centrale dans son travail et sont présentés comme des espaces discursifs où l’archéologie et les récits historiques servent d’instruments de domination ou de profit, au détriment du savoir. L’artiste s’approprie ces instruments pour remédier aux absences et aux lacunes des archives. En spéculant et en imaginant des récits alternatifs, il détourne l’agentivité historiographique du musée et confère cette autorité à celles et à ceux qui en ont été privés. Le passé est une matière première à laquelle il se réfère, qu’il scrute et réactive. Il combine photographies, objets, archives et sculptures afin de fabriquer des traces, de recontextualiser des reliques et de perturber les mythes historiographiques.


Pedro Barbáchano est un artiste qui partage son temps entre Montréal et Le Caire, en Égypte. Dans le cadre de sa pratique photographique et sculpturale, il interroge le document historique et la représentation des corps subalternes. Lauréat de nombreux prix, il a bénéficié d’une subvention du Conseil des arts du Canada. Son travail a été présenté dans le cadre d’expositions d’art public ainsi que dans des publications et des expositions au Canada, en Espagne et en Égypte. Actuellement étudiant à la maîtrise ès beaux-arts, il a donné des conférences à l’Université Concordia.