Dayana Matasheva

En étroite collaboration avec les caméras et les ordinateurs, j’explore le lien de plus en plus intime – et pourtant parfois inconfortable – entre les humains et les technologies. Influencée par les idées de Baudrillard, les médias, le web et les expériences psychédéliques, mon travail se veut une méditation sur l’hyperréalité, c’est-à-dire l’espace liminaire entre le virtuel et le physique. Dans ma pratique photographique, j’adresse l’impact négatif des écrans sur notre expérience tridimensionnelle. Par l’utilisation récurrente de filtres faciaux, d’éléments électroniques et de body horror, je m’attarde spécifiquement à l’influence de nos avatars numériques sur la perception de notre propre corporéité. Mon travail crée ainsi une sorte de réflexion distordue des espaces en ligne et de celleux qui les habitent, en maintenant une attache au contexte plus large de l’histoire de l’art. Récemment, je me suis attardée à la fusion des médias sociaux avec l’expérience de l’exposition en personne afin de développer une méthode de présentation de mon travail qui soit cohérente avec les réflexions qui le nourrissent.

 

Dayana Matasheva est une artiste visuelle résidant à Montréal. Originaire de l’Ouzbékistan, elle travaille avec la photographie, la vidéo et le collage digital depuis dix ans. Elle a obtenu un baccalauréat en philologie (2015) et en production filmique (2020), accordant une place centrale à la narration d’histoires au sein de sa pratique. Dayana est actuellement artiste en résidence à Eastern Bloc, où elle explore les communautés générées par l’intelligence artificielle et leur impact potentiel sur les libertés sexuelles en Ouzbékistan.

 

 

In close collaboration with cameras and computers, I explore the increasingly intimate yet uneasy bond between humans and technologies. Influenced by Baudrillard's ideas, media, the web and psychedelic experiences, my art is a meditation on hyperreality, aka the fringe between the virtual and physical. In my photography, I address the negative impact of screens on our three-dimensional existence – more  precisely, the power that our digital avatars have over our body image, thus the recurrence of face filters, electronics and body horror. My work functions as a distorted reflection of online spaces and their inhabitants while maintaining a tie to a larger art historical context. Nowadays, I am committed to merging social media and an in-person exhibition experience to make the presentation of my work cohesive to the philosophy behind it.

 

Dayana Matasheva is a visual artist based in Montreal. Originally from Uzbekistan, she has been working in the medium of photography, video and digital collage for the past ten years. She received a Bachelor's degree in philology (2015) and film production (2020), making storytelling an integral part of her practice. Dayana is currently an artist in residence at Eastern Bloc where she is exploring AI-generated communities and their potential impact on sexual freedoms in Uzbekistan.