La pratique d'artiste de Michelle LaSalle croise sa vie de mère et d'humaine, elles se nourrissent et se pollinisent. Ses œuvres sont campées sur la frontière entre l'espace familier et intime de la maison et celui de l'atelier d'estampe, avec ses gestes répétés, méditatifs et incarnés. C’est là qu’elle puise les métaphores qui font naître son travail. Par divers dispositifs d'installation, le public est invité à faire des découvertes, à regarder de plus près, à toucher, à ouvrir, à lire, à remanier les objets. Elle investigue l'archive de fond de tiroir, ordinaire et banale, comme outil pour évoquer le temps, étrange et spectaculairement doux. Le temps laisse une trace, figée en un instant photographique, puis il s'allonge dans les gestes répétés du travail d'atelier et se matérialise dans ses œuvres : installations, livres, objets ou performances décontractées. Michelle s'intéresse au temps lent. Celui qui, comme ses œuvres, est rythmé et répété, accumulé. On arrive à le voir et à le sentir. Sa présence devient physique, on a l'impression de pouvoir le toucher. Le papier est froissé comme une ride, une marque que l'on voit et que l'on touche, créée par usure - petit à petit.

 

Michelle LaSalle vit et travaille à Tio’tia:ke – Mooniyang – Montréal, sa pratique est multidisciplinaire mais elle s’intéresse surtout à l’estampe et à son déploiement dans l’espace. Elle a complété une maîtrise en arts imprimés à l’université Concordia en 2022 et un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’UQÀM en 2015. Lauréate de la bourse Denis-Charland 2021 et du prix Albert-Dumouchel 2014, elle a participé à plusieurs résidences de création au Québec et au Canada, en plus d’y exposer son travail. Son projet Une buée de tous les jours a fait l’objet d’une exposition en duo chez Arprim à Montréal et en solo au SNAP à Edmonton. On lui a aussi décerné la bourse Relève UQTR de la 13e Biennale Internationale d’estampe Contemporaine de Trois-Rivières.

 

En 2024, elle présentera une exposition solo au centre de diffusion Presse-Papier en plus de participer à une résidence de création à l’Atelier Circulaire.